L'intelligence économique
Sommaire et éditorial de ce Numéro spécial (12/2006)
L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE
SOMMAIRE
ÉDITORIAL…………………………………………………………..
par Yves Chirouze et Nicolas Moinet
Perspectives et enjeux politiques de la veille médiatique audiovisuelle.………………………………………………………….
par François-Xavier Ajavon
L’intelligence économique : un concept managérial………………….
par Sophie Larivet
Le cycle du renseignement : analyse critique d’un modèle empirique...
par Franck Bulinge
Le rôle des acteurs dans un dispositif régional d’intelligence économique ………………………………………………………….
par Audrey Knauf
L’intelligence économique dans un pays à contexte culturel fort : cas de la République Populaire de Chine………………………………
par Eric Milliot
Les fondements de l’intelligence économique : réseaux et jeu d’influence………………………………………………………..
par Guy Massé, Christian Marcon et Nicolas Moinet
L'intelligence des risques ………………………………………….
par Bernard Besson et Jean-Claude Possin
Editorial
par Yves Chirouze et Nicolas Moinet
« L’intelligence économique sera au XXIème siècle
ce que le Marketing a été dans les années 1970 ».
Alain Juillet
Haut Responsable en charge de
l’Intelligence Economique
auprès du Premier Ministre
Dans le rapport de la mission parlementaire dirigée par Bernard Carayon qui fut remis le 30 juin 2003 au Premier ministre français, il apparaît que « l’expression d’intelligence économique n’est encore connue que d’initiés » et que les nombreuses définitions qui en furent données ont paradoxalement parfois plus favorisé l’ambiguïté que la clarté et contribué à la confusion avec d’autres disciplines telles que la veille, le knowledge management et l’espionnage industriel.
Plus de dix ans après la parution du rapport du Commissariat au Plan intitulé « Intelligence économique et stratégie des entreprises » – dit rapport Martre (1994) du nom de son Président Henri Martre – la mission parlementaire conclut que la situation a bien changé et dans le bon sens.
Il n’en demeure pas moins vrai que, selon Bernard Carayon, la France est toujours « très en retard par rapport à ses concurrents » et qu’elle connaîtra l’un des deux scénarii de rattrapage suivants : « si l'on reste dans un cadre administratif d'actions, il faudra de très nombreuses années, dix ans peut-être. Si, en revanche, il y a une véritable impulsion des autorités de l'Etat, en deux ans à peine on peut retrouver le niveau de nos concurrents » (Interview accordée au Journal du Management, 30/11/2005).
Dans ce contexte et avec l’espoir d’apporter sa pierre à l’édifice, la Revue Marketing & Communication a décidé de publier les derniers développements théoriques et pratiques sur l’intelligence économique. Pour coordonner ce numéro thématique, elle a fait appel à Nicolas Moinet qui vient de publier, en collaboration avec Christian Marcon, un ouvrage intitulé « L’intelligence économique » aux éditions Dunod (2006). Dans un souci à la fois éthique et pédagogique, ils ont souhaité que nous placions à la fin de cet éditorial une sélection d’ouvrages récents sur l’intelligence économique.
Contrairement à ce que certains prétendent, toutes les techniques utilisées en I.E. ne sont pas nouvelles. L’intelligence économique, comprise comme une démarche globale visant la maîtrise de l’information stratégique utile aux acteurs économiques, appelle à la fois la mise en œuvre de démarches bien connues et une petite révolution culturelle. Certes, rechercher et exploiter l’information stratégique, protéger son patrimoine immatériel, manager ses connaissances ou influencer son environnement est, à des degrés divers, le quotidien de toute organisation. Oui mais voilà. Dans nos sociétés technologiques, la masse d’informations disponibles via les réseaux, leur rapidité de circulation et de péremption créent un sentiment anxiogène qui, telle une spirale infernale, appelle la consommation d’autres informations ou la mise en œuvre de véritables boucliers. Autrement dit, la maîtrise globale de l’information stratégique n’est pas seulement une question d’avantage concurrentiel, c’est une nécessité vitale.
C’est ce que montre François-Xavier Ajavon dans son article sur la veille médiatique et la nécessité pour tout homme public de « surveiller » son image et ses reflets médiatiques. Savoir pour agir. Dès lors, la question n’est pas tant d’utiliser tel ou tel outil de veille, de sécurité ou de gestion des connaissances que d’intégrer l’intelligence économique dans un management plus global.
C’est pourquoi Sophie Larivet propose une approche managériale de l’Intelligence Economique, approche que toute entreprise, quel que soit sa taille ou son secteur d’activité, peut s’approprier, illustrant son propos par le cas d’une petite entreprise du secteur du BTP.
« Les mauvais ouvriers ont les mauvais outils » dit la sagesse populaire. C’est pour éviter cet écueil que Franck Bulinge procède à une analyse critique du modèle empirique appelé cycle du renseignement, une méthodologie de référence dont l’intérêt pédagogique ne doit pas masquer néanmoins les limites dès lors qu’il s’agit de passer au niveau opérationnel. Cette confrontation permanente entre la théorie et la pratique ne vient-elle pas d’ailleurs prouver que si l’intelligence économique est certes une affaire de professionnels, sa pertinence est nécessairement liée à des analyses critiques plus académiques ?
Protéiforme, l’intelligence économique et ses multiples composantes qui vont de la veille à l’influence se doit de penser la transposition de ses méthodes aux multiples terrains où elle s’applique. C’est ce à quoi nous invite Audrey Knauf dans une analyse sur le rôle des acteurs dans un dispositif régional d’intelligence économique et plus particulièrement la place de l’infomédiaire en tant que médiateur et animateur du dispositif.
De même, Eric Milliot analyse la réalité de l’intelligence économique dans un pays à contexte culturel fort, la République Populaire de Chine, en insistant sur le rôle-clé des réseaux sociaux.
Au final, être en intelligence avec son environnement, c’est savoir dans le but d’agir, de réagir et si possible d’anticiper. Tel est le point de départ de la contribution de Guy Massé, Christian Marcon et Nicolas Moinet. En analysant les fondements de l’intelligence économique sous l’angle des réseaux et de l’influence, ils nous invitent à passer de la théorie des jeux à une théorie des joueurs.
Enfin, Bernard Besson et Jean-Claude Possin développent la notion d'intelligence des risques et cette posture qui consiste à penser l’impensable et à n’avoir peur que d’une chose : de la peur elle-même.
Ces sept articles firent l’objet d’une sélection très rigoureuse parmi de nombreuses propositions reçues à la suite d’un appel à contribution. Notre comité de lecture les a choisis pour leur originalité, la qualité de leur apport théorique ou l’exemplarité des applications décrites afin que vous puissiez vous approprier les techniques de l’intelligence économique les plus récentes et que vous les mettiez rapidement en pratique.
Yves Chirouze et Nicolas Moinet
L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE
SOMMAIRE
ÉDITORIAL…………………………………………………………..
par Yves Chirouze et Nicolas Moinet
Perspectives et enjeux politiques de la veille médiatique audiovisuelle.………………………………………………………….
par François-Xavier Ajavon
L’intelligence économique : un concept managérial………………….
par Sophie Larivet
Le cycle du renseignement : analyse critique d’un modèle empirique...
par Franck Bulinge
Le rôle des acteurs dans un dispositif régional d’intelligence économique ………………………………………………………….
par Audrey Knauf
L’intelligence économique dans un pays à contexte culturel fort : cas de la République Populaire de Chine………………………………
par Eric Milliot
Les fondements de l’intelligence économique : réseaux et jeu d’influence………………………………………………………..
par Guy Massé, Christian Marcon et Nicolas Moinet
L'intelligence des risques ………………………………………….
par Bernard Besson et Jean-Claude Possin
Editorial
par Yves Chirouze et Nicolas Moinet
« L’intelligence économique sera au XXIème siècle
ce que le Marketing a été dans les années 1970 ».
Alain Juillet
Haut Responsable en charge de
l’Intelligence Economique
auprès du Premier Ministre
Dans le rapport de la mission parlementaire dirigée par Bernard Carayon qui fut remis le 30 juin 2003 au Premier ministre français, il apparaît que « l’expression d’intelligence économique n’est encore connue que d’initiés » et que les nombreuses définitions qui en furent données ont paradoxalement parfois plus favorisé l’ambiguïté que la clarté et contribué à la confusion avec d’autres disciplines telles que la veille, le knowledge management et l’espionnage industriel.
Plus de dix ans après la parution du rapport du Commissariat au Plan intitulé « Intelligence économique et stratégie des entreprises » – dit rapport Martre (1994) du nom de son Président Henri Martre – la mission parlementaire conclut que la situation a bien changé et dans le bon sens.
Il n’en demeure pas moins vrai que, selon Bernard Carayon, la France est toujours « très en retard par rapport à ses concurrents » et qu’elle connaîtra l’un des deux scénarii de rattrapage suivants : « si l'on reste dans un cadre administratif d'actions, il faudra de très nombreuses années, dix ans peut-être. Si, en revanche, il y a une véritable impulsion des autorités de l'Etat, en deux ans à peine on peut retrouver le niveau de nos concurrents » (Interview accordée au Journal du Management, 30/11/2005).
Dans ce contexte et avec l’espoir d’apporter sa pierre à l’édifice, la Revue Marketing & Communication a décidé de publier les derniers développements théoriques et pratiques sur l’intelligence économique. Pour coordonner ce numéro thématique, elle a fait appel à Nicolas Moinet qui vient de publier, en collaboration avec Christian Marcon, un ouvrage intitulé « L’intelligence économique » aux éditions Dunod (2006). Dans un souci à la fois éthique et pédagogique, ils ont souhaité que nous placions à la fin de cet éditorial une sélection d’ouvrages récents sur l’intelligence économique.
Contrairement à ce que certains prétendent, toutes les techniques utilisées en I.E. ne sont pas nouvelles. L’intelligence économique, comprise comme une démarche globale visant la maîtrise de l’information stratégique utile aux acteurs économiques, appelle à la fois la mise en œuvre de démarches bien connues et une petite révolution culturelle. Certes, rechercher et exploiter l’information stratégique, protéger son patrimoine immatériel, manager ses connaissances ou influencer son environnement est, à des degrés divers, le quotidien de toute organisation. Oui mais voilà. Dans nos sociétés technologiques, la masse d’informations disponibles via les réseaux, leur rapidité de circulation et de péremption créent un sentiment anxiogène qui, telle une spirale infernale, appelle la consommation d’autres informations ou la mise en œuvre de véritables boucliers. Autrement dit, la maîtrise globale de l’information stratégique n’est pas seulement une question d’avantage concurrentiel, c’est une nécessité vitale.
C’est ce que montre François-Xavier Ajavon dans son article sur la veille médiatique et la nécessité pour tout homme public de « surveiller » son image et ses reflets médiatiques. Savoir pour agir. Dès lors, la question n’est pas tant d’utiliser tel ou tel outil de veille, de sécurité ou de gestion des connaissances que d’intégrer l’intelligence économique dans un management plus global.
C’est pourquoi Sophie Larivet propose une approche managériale de l’Intelligence Economique, approche que toute entreprise, quel que soit sa taille ou son secteur d’activité, peut s’approprier, illustrant son propos par le cas d’une petite entreprise du secteur du BTP.
« Les mauvais ouvriers ont les mauvais outils » dit la sagesse populaire. C’est pour éviter cet écueil que Franck Bulinge procède à une analyse critique du modèle empirique appelé cycle du renseignement, une méthodologie de référence dont l’intérêt pédagogique ne doit pas masquer néanmoins les limites dès lors qu’il s’agit de passer au niveau opérationnel. Cette confrontation permanente entre la théorie et la pratique ne vient-elle pas d’ailleurs prouver que si l’intelligence économique est certes une affaire de professionnels, sa pertinence est nécessairement liée à des analyses critiques plus académiques ?
Protéiforme, l’intelligence économique et ses multiples composantes qui vont de la veille à l’influence se doit de penser la transposition de ses méthodes aux multiples terrains où elle s’applique. C’est ce à quoi nous invite Audrey Knauf dans une analyse sur le rôle des acteurs dans un dispositif régional d’intelligence économique et plus particulièrement la place de l’infomédiaire en tant que médiateur et animateur du dispositif.
De même, Eric Milliot analyse la réalité de l’intelligence économique dans un pays à contexte culturel fort, la République Populaire de Chine, en insistant sur le rôle-clé des réseaux sociaux.
Au final, être en intelligence avec son environnement, c’est savoir dans le but d’agir, de réagir et si possible d’anticiper. Tel est le point de départ de la contribution de Guy Massé, Christian Marcon et Nicolas Moinet. En analysant les fondements de l’intelligence économique sous l’angle des réseaux et de l’influence, ils nous invitent à passer de la théorie des jeux à une théorie des joueurs.
Enfin, Bernard Besson et Jean-Claude Possin développent la notion d'intelligence des risques et cette posture qui consiste à penser l’impensable et à n’avoir peur que d’une chose : de la peur elle-même.
Ces sept articles firent l’objet d’une sélection très rigoureuse parmi de nombreuses propositions reçues à la suite d’un appel à contribution. Notre comité de lecture les a choisis pour leur originalité, la qualité de leur apport théorique ou l’exemplarité des applications décrites afin que vous puissiez vous approprier les techniques de l’intelligence économique les plus récentes et que vous les mettiez rapidement en pratique.
Yves Chirouze et Nicolas Moinet
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